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Paris prends un tournant vert !

Il faut savoir que Paris est une ville très dense et petite (30 000 habitants/km² en centre-ville ) dont 24 à 25% de sa surface est végétalisée (Yann Françoise, responsable de la division climat-énergies à la Mairie de Paris). On peut trouver toute sorte de végétation, près de 500 squares, parcs ou jardins dans la capitale, ainsi que près de 100 000 arbres dans les rues et une centaine de jardins partagés.

 

Paris connaît, depuis quelques années, des problèmes de santé publiques importants tels que les canicules ou les alertes pollutions. Elle doit donc évoluer pour la santé de ses habitants. Dans ce but, Paris a entamé, depuis 15 ans, une politique environnementale de végétalisation de la ville.

En effet, sous les mandats de Bertrand Delanoë, les objectifs de la ville étaient de développer, par mandat, 30 hectares d'espaces verts, ouverts au public. Actuellement, le mandat d'Anne Hidalgo prévoit en plus de planter 20 000 arbres.

D’ici 2050, Nicolas Hulot espère atteindre une « neutralité carbone ». Le végétal urbain est une des clefs de cet objectif. Il permet l’absorption du CO2 et le dégagement d’oxygène directement au sein des villes. Un autre intérêt, non négligeable, du végétal est la diminution de la température. En effet, les végétaux pratiquent l’évapotranspiration, c'est-à-dire qu'ils transpirent de l'eau dans l'atmosphère. Plus il y a de végétal, plus il dégage d'eau et plus il fait frais.

 

Différentes approches

 

Jardins et parcs :

 

La capitale française compte 17 parcs et près de 145 jardins qui représentent 75% des espaces verts parisiens. On y retrouve différents types de parcs ou jardins comme les jardins français, les jardins anglais ou encore les parcs initiatives citoyennes.

 

Le jardin du Luxembourg :

 

Ce parc situé dans le 6ème arrondissement a été créé en 1612 sur la demande de Marie de Médicis pour accompagner le palais du Luxembourg. D'une taille de 23 hectares, on y retrouve une grande partie aménagé à la française dans l'axe du palais, mais aussi une autre partie à l'anglaise dans le secteur ouest du parc. Le jardin est composé d'allées en gravillon le long desquelles sont disposés des parterres de fleurs et des sculptures. Dans sa partie sud, on peut trouver un verger ainsi qu'une installation apicole, avec une douzaine de ruches pour s'initier à l'apiculture. Le jardin est entretenu de manière assez stricte, l'herbe est coupée, les arbres sont taillés, l’accès aux bandes en herbé est interdit aux visiteurs. Ce type de jardin a un but décoratif, il n'est pas fait pour interagir avec les habitants et les visiteurs. Rôle, qu'il remplit à merveille en attirant des visiteurs du monde entier. Il offre aussi une zone de refuge et de fraîcheur lors de fortes périodes de canicules avec la présence de grands arbres et d'une fontaine en son cœur.

Le parc des buttes-chaumonts

 

C'est un jardin public situé dans le 19ème arrondissement, il fut construit en 1867 pendant les dernières années du règne de Napoléon III. D'une surface de 25 hectares, il est l'un des plus grands espaces verts de Paris. Typiquement anglais, il imite un paysage de montagne avec la présence de collines, falaises, torrents, cascades et grottes. Il fut réalisé par l'ingénieur Jean-Charles Alphand, sur la demande de l'empereur, afin d'urbaniser d'anciennes carrières. Au centre du parc, on trouve une île dont l’accès n'est possible que par 2 ponts. Cette île prend la forme d'une falaise de 30m de haut avec en son sommet un temple construit par Gabriel Davioud, le « temple de la Sibylle » inspiré du temple de Vesta à Tivoli en Italie. On est loin d'un jardin à la française, le parc est beaucoup plus naturel avec une importante biodiversité, de grands arbres. On est comme dans une forêt en plein cœur de la capitale. Les visiteurs peuvent aller dans l'herbe pour se promener, flâner ou même dormir. Un relief distinct offre un avant-goût de la montagne aux promeneurs.

Le jardins d’Éole

 

A l'initiative des citoyens, des associations et des élus, ce parc, du 18ème et 19ème arrondissement, a vu le jour en 2007, sur une ancienne friche ferroviaire. D'une surface de 42 hectares, il est le symbole d'une volonté citoyenne d'embellir Paris et d'offrir, aux habitants du quartier, un espace vert. Le parc est très utilisé par les habitants, des accès pour les personnes à mobilité réduite sont installés dans toutes les parties du parc.

On y trouve aussi « le Trèfle d’Éole », un jardin partagé d'une surface de 400m², très utilisé par les habitants du quartier. Des fruits et légumes de toutes espèces y sont produits, à des fins alimentaires, par les habitants. Dans ce jardin et dans l'ensemble du parc, on prône une gestion durable et respectueuse de l'environnement. Aucun produit phytosanitaire ou intrant n'est utilisé, les prairies sont fauchées et les déchets restent sur place pour alimenter un compost. On peut aussi y observer une éolienne qui illustre l'importance des énergies renouvelables.

Murs et toits végétalisés :

 

Cette nouvelle forme de végétalisation des bâtiments n'a pas qu'un but esthétique comme on pourrait le croire. Elle a aussi un important effet isolant thermique comme sonore. Un mur végétal permet de diminuer la perte énergétique d'un bâtiment de 20 à 30% et d'augmenter son isolation phonique de près de 50%. Outre cet aspect, les plantes créent de l'ombre ce qui baisse la température derrière elles et de plus, elle filtre l'air sur place.

La végétalisation verticale nécessite certaines conditions et connaissances scientifiques et technologiques.

Mur végétal du Quai Branly

 

Le mur végétal du Musée du Quai Branly est le symbole de la végétalisation verticale de Paris qui est de plus en plus en vogue dans la capitale, surtout à des fins esthétiques. Il fut conçu en 2004 par Patrick Blanc, célèbre botaniste, spécialisé dans les murs végétaux. D'une surface de 800m², il contient près de 15 000 plantes dont 150 espèces d'origines diverses mais surtout tropicales. Un ingénieux système d'irrigation permet à la structure d’apporter les éléments nécessaires au bon développement de toutes les plantes.

 

On trouve aussi d'autres murs végétalisés dans la capitale, plus simples et installés par la Mairie. Ils ont pour rôle de purifier l'air, d'éliminer les îlots de chaleurs et de rendre les rues plus « vertes ». Rue Léopold Bellon, 6 plantes ont été installées récemment, pour végétaliser un pan de mur du poste de contrôle du quartier Montorgueil. Encore jeunes, elles devraient à terme, pouvoir couvrir le bâtiment sur 15 à 20m de haut.

Agriculture urbaine :

 

Cette forme moderne d'agriculture au sein des villes permet de rapprocher les produits du consommateur et ainsi favoriser les circuits courts qui sont favorables aux petits producteurs, aux consommateurs et à l'environnement. En effet, en produisant localement, le coût du déplacement est plus faible et moins nocif pour l'environnement, les clients peuvent être témoins de la production de leur nourriture et vérifier la qualité. Paris possède un grand potentiel agricole, outre les différents jardins partagés que l'on peut trouver sur la capitale, il existe aussi l'agriculture aérienne. 80 hectares de toitures sont potentiellement cultivables au sein de la ville soit 114 terrains de foot. AgrosParisTech a lancé une étude sur cette idée d'agriculture urbaine et a réussi à produire 70 à 80 tonnes par hectares, soit autant qu'un maraîcher en agro-écologie.

Paris s’emploie à devenir un ville verte pour la santé et le bien être de ses habitants. Malgré une politique assez lente en matière d'environnement, des initiatives citoyennes et des envies de faire bouger les choses commencent à émerger et obliger la ville à accélérer sa végétalisation. Paris pourrait devenir la ville ayant le plus de surfaces végétales grâce au dévouement de ses habitants.

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